Shrinkflation : A partir du 1er Juillet, les supermarchés auront l'obligation d'informer leurs clients de la diminution de la quantité d'un produit avec une affichette
Publié: le 27 juin 2024
Voilà une mesure qui était un peu passée inaperçue mais qui va sans beaucoup aider les consommateurs si elle est appliquée correctement par les supermarchés.
A partir du 1er Juillet 2024 en effet, les enseignes de distribution devront informer leur client si la quantité d'un produit diminue tandis que son prix reste stable ou augmente.
Il s'agit d'une mesure destinée à lutter contre la « shrinkflation », méthode bien connue des industriels pour faire davantage de profits en nous faisant payer davantage pour une plus petite quantité de produit.
La shrinkflation : un fléau parfois difficilement visible pour les consommateurs
On l'appelle « shrinkflation » (ou « réduflation » en bon français) et il s'agit de l'une des méthodes utilisées par les industriels pour augmenter leurs profits et nous faire dépenser plus d'argent, au même titre que la « cheapflation » par exemple, dont nous vous avons déjà parlé précédemment.
La shrinkflation consiste à diminuer, le plus discrètement possible, la quantité d'un produit tout en maintenant son prix de vente, ou pire, en l'augmentant.
Concrètement, cela se traduit par des produits aux emballages un peu plus petits ou parfois même de forme légèrement différente pour masquer le changement. Même si l'on a l'habitude d'acheter l'un de ces produits, il est parfois difficile de constater la différence de quantité à moins d'avoir l'ancien et le nouvel emballage côte-à-côte.
A gauche, une barre de Toblerone telle qu'elle était auparavant. A droite, une barre après 2016 : on enlève les « monts » pour diminuer la quantité de chocolat de 10%. Source : reddit.com
- Heureusement pour nous, toutes les shrinkflations ne passent pas inaperçues. Voici quelques exemples de produits victimes de cette méthode et dont nous avons entendu parler ces dernières années :
- La diminution de la taille des bouteilles de Coca-Cola, passant de 2L à 1.75L et de 1.5L à 1.25L.
- La diminution du nombre de « monts » sur les barres de Toblerone, conduisant à une diminution de 10% de la quantité de chocolat pour un produit emballé de taille similaire .
- Diminution du nombre de couches par paquet pour la marque Pampers.
- Diminution de la taille des barres chocolatées Mars.
- Diminution de la taille des paquets de chips Lay's, etc.
Quel est la mesure mise en place par le gouvernement ?
Pour lutter contre la shrinkflation, le gouvernement a décidé, dans l'arrêté du 16 avril 2024 et qui sera mis en application dès le 1er juillet prochain, de rendre obligatoire pour les supermarchés d'informer les consommateurs d'une diminution de la quantité d'un produit, associée à un prix identique ou augmenté.
Concrètement, lorsqu'un produit pratiquera la réduflation, une affichette devra être apposée près de celui-ci pour en informer clairement les consommateurs.
L'arrêté précise la mention exacte qui devra être écrite sur l'affichette : « Pour ce produit, la quantité vendue est passée de X à Y et son prix au (unité de mesure concernée) a augmenté de …% ou …€. »
Ces affichettes devront être positionnées près des produits concernés pendant une durée minimale de 2 mois à compter de leur date de commercialisation.
Cette décision du gouvernement concerne à la fois les produits industriels alimentaires et non-alimentaires, mais pas les denrées alimentaires préemballées (le rayon traiteur en particulier) ni les denrées vendues en vrac.
Quels sont les magasins concernés ?
Cette mesure devra être mis en place dans tous les magasins distribuant des produits de grande consommation dont la surface de vente est de plus de 400m².
Cela correspond donc aux grandes et moyennes surfaces mais les supérettes et épiceries de quartier de taille inférieure n'auront donc pas à mettre en place ces affichettes.
Pourquoi risque-t'il d'y avoir des fraudes ou des oublis ?
Un arrêté qui devrait plutôt cibler les industriels que les distributeurs
Bien que bénéfique pour les consommateurs, cet arrêté fait plutôt grincer des dents du côté des grandes enseignes de distribution.
Comme relaté par lesechos.fr, Dominique Schelcher et Michel-Edouard Leclerc, respectivement présidents de Système U et du groupe E.Leclerc ont déjà déclaré sur X (anciennement Twitter) qu'il s'agit « d'une obligation difficile à mettre en œuvre » et que c'est plutôt « au fabricant de l'écrire sur ses emballages ».
La Fédération du Commerce et de la Distribution a réagit dans le même sens en indiquant que l'obligation d'informer les consommateurs devait incomber aux industriels fabriquant les produits et non aux distributeurs.
Il est vrai que pour les enseignes de supermarchés, la mise en place de ces affichettes va sans doute être un véritable casse-tête car il leur faudra surveiller des milliers de références de produits afin de détecter les cas de shrinkflation. C'est sans doute d'ailleurs pour cette raison que les supérettes, dont les moyens humains sont plus limités, ne sont pas concernées par l'arrêté.
Des produits victimes de la shrinkflation difficiles à identifier par les supermarchés
Si les industriels n'ont pas la volonté d'aider les distributeurs dans cette démarche d'information (et ils n'ont a priori aucun intérêt à le faire), nous voyons mal comment il sera possible pour une enseigne de lister correctement les produits ciblés par la shrinkflation.
De l’aveu même d'Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation au moment de la rédaction de l'arrêté, le gouvernement souhaite, à terme, que ce soit bien les industriels qui soient chargés d'informer les consommateurs. Nous pouvons par exemple imaginer l'obligation de mentionner la shrinkflation directement sur les emballages de leurs produits.
En attendant, et même si les supermarchés s'exposent à des sanctions financières en cas de manquement à leurs obligations, il y a fort à parier que beaucoup de produits victimes de shrinkflation passeront aux travers des vérifications pratiquées, ou que certains magasins choisissent délibérément de ne pas appliquer l'arrêté.
Une mesure perfectible mais tout de même bénéfique pour les consommateurs
Nous attendons donc un hypothétique autre arrêté concernant cette fois-ci les industriels et qui les obligera à placer eux-même une mention sur les produits qu'ils fabriquent et dont ils ont diminué la quantité.
Le gouvernement pourrait même faire d'une pierre deux coup en imposant en même temps une mention équivalente sur les produits victimes de la « cheapflation », consistant à diminuer la qualité d'un produit tout en continuant d'augmenter son prix, et qui est une autre méthode destinée à duper le consommateur.
Il n'empêche, malgré ses imperfections, nous trouvons que cette mesure est bénéfique pour nous, les consommateurs, et qu'elle nous aidera à acheter en toute connaissance de cause.
Être informé de la diminution de la quantité d'un produit nous permettra en effet de bien penser à re-vérifier son prix au kilo ou au litre et à le comparer à celui des produits concurrents.
Et, pourquoi pas, peut-être que le fait de se voir « affichée » en magasin dissuadera même certaines marques de pratiquer la réduflation.
Cette interdiction est l'une des mesures de la loi « Descrozaille ». Que dit cette fameuse loi ? Quel est son but ? Pourquoi est-ce polémique ? Cette mesure est-elle injuste pour les consommateurs ?
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