Lactalis, Fleury-Michon, Le Gaulois... Les industriels français décidemment adeptes de la cheapflation et de nouveau épinglés par FoodWatch
Publié: le 18 avril 2024
Les révélations de Foodwatch sur les entreprises pratiquant la « cheapflation » avait attiré l'attention des médias il y a 2 mois à peine.
Hier, l'association de défense des consommateurs a remis ça en dénonçant 3 nouveaux produits pratiquant cette méthode peu scrupuleuse destinée à faire économiser de l'argent aux industriels tout en faisant payer davantage les consommateurs pour des produits moins bons.
Cette fois-ci, toutes les entreprises pointées du doigts sont françaises, et l'une d'elle figurait déjà dans la liste des précédents « coupables ».
La « cheapflation », nouvelle méthode pour tromper les consommateurs
Vous connaissez déjà sans doute la « shrinkflation » (« to shrink » : « réduire ») consistant à réduire la quantité de produit vendu tout en maintenant ou en augmentant son prix. Cette méthode a au moins l'avantage d'être visible pour le consommateur, qui pourra relativement facilement observer la diminution du volume de sa bouteille de soda ou de son pot de yaourt.
Il y a 2 mois à peine, l'association de consommateur FoodWatch nous avait déjà alertés sur cette pratique peu éthique en nous donnant 6 exemples de produits ayant pratiqué cette méthode.
Les bâtonnets de surimi Fleury Michon avait par exemple perdu 11% de chair de poisson tout en augmentant leur prix de 40% en 2 ans. Dans un autre genre, l'huile de tournesol a été remplacée par de l'huile de palme, moins saine et plus polluante, dans les cookies Milka Choco Sensations, pour un prix 27% plus cher.
On diminue la quantité des ingrédients les plus chers, on augmente celle de l'ingrédient le moins cher. Au passage, le prix continue d'augmenter : c'est ça la « cheapflation » ! Crédits image: foodwatch
Hier, l'association a publié un nouvel article nous alertant sur les modifications des recettes de 3 nouveaux produits : les cordons bleus de poulet Le Gaulois, les yaourts Skyr Siggi's à la vanille et les hachés au jambon Fleury Michon, marque déjà mentionnée dans le premier article.
A quand une « bestflation » : de meilleurs ingrédients pour le même prix ?
Contactés par FoodWatch, l'entreprise Le Gaulois évoque des difficultés d'approvisionnement due à la crise aviaire mais une reprise de l'activité de la filière française d'élevage qui devrait aboutir à une évolution de la recette actuelle en septembre prochain.
Nous sommes très curieux de savoir si cet objectif sera tenu et si nous assisteront bel et bien à un exemple inédit de « bestflation » : l'amélioration de la recette d'un produit pour un prix équivalent !
Du côté de Fleury Michon, qui a progressivement diminué les quantités de jambon de porc pour le remplacer en partie par du filet de porc puis par de la viande de porc moins qualitative, on botte en touche en prétextant simplement s'adapter au goût des consommateurs qui préfèrent une viande plus moelleuse.
En 2018, les hachés de jambon de la marque Fleuri Michon était composé de 83% de jambon. En 2023, il y avait 48% de jambon et 11% de filet de porc. Maintenant, nous y trouvons 35% de jambon et 33% de viande de porc, moins qualitative. Crédits image : openfoodfacts.org
Du côté du Skyr de la marque Siggi's (propriété du français Lactalis), il est reproché au fabricant de yaourt islandais d'avoir fait passé son taux de sirop d'agave de 5 à 6.3% entre 2019 et 2024, faisant au passage augmenter la glycémie du produit, ce qui fait un peu tâche pour un produit dont le slogan est « recette simple, moins sucrée ».
La confiance des consommateurs trahies ? Quelles solutions pour plus de transparence ?
Comme nous le mentionnions déjà il y a 2 mois, il est regrettable que des marques à la réputation bien établie et dont nous apprécions généralement les produits semblent en profiter pour modifier discrètement leurs recettes et nous proposer des aliments moins qualitatifs, moins sains et/ou moins bons pour l'environnement.
- Ne pourrait-on pas forcer les industriels à un peu plus de transparence concernant la façon dont sont mentionnés les changements dans les listes d'ingrédients de leurs produits ?
- Pourquoi ne pas les obliger à changer la dénomination d'un produit lorsque leurs ingrédients changent ?
- Au moins, ne devrait-on pas leur imposer l'ajout d'une étiquette facilement repérable et mentionnant exactement les changements effectués dans la liste des ingrédients d'un produit ?
Plus de produits épinglés à venir ?
La publication du précédent article de FoodWatch sur les marques pratiquant la cheapflation avait beaucoup fait réagir et l'association avait ensuite reçu de nombreux signalements de produits de la part des internautes.
Nul doute que les 3 produits épinglés dans ce nouvel article ne sont que les premiers d'une nouvelle série à venir.
De plus, depuis début 2024, les 2 boissons présentent également des différences sur le plan nutritionnel, l'une étant maintenant beaucoup plus sucrée que l'autre.
Comment cette différence est-elle possible ? Qu'est-ce que cela change pour nous et quelle marque faut-il mieux acheter ?
Témoignage d'une époque révolue, sexisme « ordinaire », maladresse assumée ou non, il y en a pour tous les goûts !
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